Portrait de Didier Schwarz, Directeur de FIT Digital

Didier Schwarz dirige FIT Digital. Il est notamment en charge de la pré-sélection et du suivi des projets, ainsi que du développement du programme avec les partenaires académiques.

Qui êtes-vous ? Quel est votre parcours ?
Avec 10 ans d’expérience dans l’entrepreneuriat, j’ai la chance de réunir aujourd’hui mes deux passions : la tech et l’art. En étant à la fois actif au sein de la FIT en tant que Directeur du programme FIT Digital, mais aussi en tant que Fondateur du Collectif 1m83 Art que je développe depuis plus de deux ans maintenant.
Bien qu’il soit parfois de mener deux activités (ou plus !) en parallèle, je me rends également compte de la richesse que cela m’apporte au quotidien. Je crois énormément en la mixité des savoirs, des compétences et des équipes pour avoir un impact durable et positif dans ce que l’on fait.

Ce goût d’entreprendre (et d’intraprendre au sein de la FIT) m’est venu pendant mes études à l’Université de Lausanne. Diplômé d’un Bachelor en Management de HEC ainsi que d’un Master en Systèmes d’Information, j’ai eu l’opportunité de créer en 2012 le tremplin d’humour « Le Banane Comedy Club » dans le cadre de l’association estudiantine Fréquence Banane. L’objectif était de faire découvrir aux étudiants de jeunes humoristes (de l’époque !) comme Thomas Wiesel, Marina Rollman ou Alexandre Kominek, et d’offrir au gagnant la première partie du spectacle d’un artiste de renom.
 
Comment êtes-vous « tombé » dans l’entrepreneuriat ?
Je suis tombé dans l’entrepreneuriat en 2014, de retour de mon année Erasmus à Madrid.À cette époque, j’hésitais fortement à reprendre des études dans la musique. Et finalement, j’ai décidé de m’inscrire au Master en Système d’Information de HEC Lausanne. Non pas pour le cursus universitaire, mais pour un Professeur, Yves Pigneur, dont le cours d’innovation m’avait profondément marqué en Bachelor.
C’est dans le cadre de son cours « E-business » que j’ai créé ma première start-up WiCard : le début d’une aventure qui allait durer plus de trois ans et qui m’a notamment permis de rencontrer… Julien Guex, Secrétaire général de la FIT !
Cette expérience entrepreneuriale aura été le fondement du futur programme FIT Digital. En effet, à cette époque, il manquait indubitablement d’un soutien financier pour les entrepreneurs actifs dans l’innovation de business model, en comparaison avec celui apporté dans l’innovation technologique.
Lorsque Julien Guex, et Patrick Barbey, Directeur d’Innovaud, m’ont proposé de monter ensemble ce nouvel outil, j’ai dit oui sans hésiter ! En connaissant la problématique de l’intérieur, il m’a été plus facile d’adapter les outils de la FIT aux besoins de ces entrepreneurs. Et c’est comme ça que ma première expérience intrapreneuriale a commencé au sein de la Fondation.

FIT Digital a été lancé en 2018. Quel a été votre rôle dans le lancement de ce nouvel outil ?
Lorsque j’ai rejoint la FIT en 2017, le premier challenge a été de conceptualiser un nouvel outil sur la base d’un soutien existant, à savoir la FIT « Tech ». En effet, avec Julien, nous avons dû testé différents critères et processus qui allaient ensuite nous permettre de sélectionner de façon objective les projets dit « digitaux ».
Historiquement, la FIT sélectionnait les start-ups sur deux critères : le lien avec une haute école et la capacité à breveter la solution. Or, ces critères étaient inapplicables pour les projets digitaux. Nous avons donc repensé le modèle, et l’adapter sur la base d’une évaluation centrée davantage sur la validation « du marché », plutôt que la validation « technologique ».
Ensuite, j’ai dû à mon tour « pitcher » la FIT Digital au Conseil de Fondation pour nous donner les moyens de mettre en place ce nouveau programme. Après neuf mois de travail et d’itération, on inaugure la FIT Digital le 31 mai 2018, sur l’un des magnifiques bateaux Belle Epoque de la CGN.
Une fois lancé, il fallait encore démontrer que la demande était bien là ! Pour nous aider dans l’évaluation des start-ups, nous avons constitué avec Julien, un comité de sélection spécifique à l’analyse des projets digitaux. C’est aujourd’hui une chance de pouvoir compter sur ces professionnels qui ont une expertise rare et recherchée dans ce domaine. Ils contribuent pleinement à la réussite de ce programme et j’en profite pour les remercier chaleureusement pour leur soutien.
Après trois ans d’activité, je crois qu’on peut être fiers de notre bilan : nous avons déjà apporté plus de 36 soutiens financiers, ce qui représente un montant de plus de CHF 2 millions pour les start-ups digitales vaudoises. C’est aussi un écosystème très riche qui s’est intensifié en réunissant autour de la même table des acteurs aussi prestigieux que l’Ecole Hôtelière de Lausanne ou l’Université de Lausanne. Et on espère en attirer d’autres !
 
Qu’est-ce qui vous marque chez les entrepreneurs que vous voyez passer par la FIT ? Y a-t-il un dénominateur commun ?
Dans mon métier j’ai une chance énorme : mes collègues sont presque tous des entrepreneurs et j’apprends énormément d’eux ! Entreprendre exige des qualités telles que la résilience, la persévérance et un peu de folie je crois…
C’est pour cela que j’essaie de traiter chaque candidature avec objectivité et humilité, parce que j’ai une admiration profonde pour toutes celles et ceux qui se lancent dans cette voie.